dimanche 5 décembre 2021

Jean-Baptiste Franc : Garner on my mind ! nouveau cd et concerts à Paris

 Quand on demande à Jean-Baptiste Franc à quel âge il a commencé le piano. Sa réponse est immédiate : "dans le ventre de ma maman" ! Il ne faut pas oublier que dans la lignée des Franc, le grand-père et le père sont saxophonistes soprano et clarinettistes. Le premier René, joue à 19 ans avec l'orchestre de Pierre Braslavsky avec lequel il relève l'incroyable défi d'accompagner Sidney Bechet en Europe dès 1949. Le deuxième Olivier, est le représentant de la musique de Bechet qui a le privilège de souffler dans l'instrument avec lequel jouait le Maître de La Nouvelle-Orléans. Jean-Baptiste se détache des soufflants. Il se souvient qu'il s'oriente vers le piano dès ses 3 ans et qu'il en a reçu un en jouet qu'il emmenait "dans la salle de bain parce que l'acoustique était meilleure" !


Eddie Bernard, piano, Sidney Bechet, soprano, Pierre Braslavsky, soprano, Totol Masselier, contrebasse, René Franc, clarinette, Roger Paraboschi, batterie, Roger Karakosian, guitare, 1949. Fonds Charles Delaunay, Département son, vidéo, multimédia de la Bibliothèque nationale de France.

 Vers 6 ans, il prend ses premiers cours particuliers et s'entraîne sur un piano électrique. Il entre au conservatoire où il apprend le solfège et chante dans la chorale jusqu'à ses 18 ans. Il raconte que le piano a réellement commencé à lui plaire vers ses 12 ans et qu'il a pris à ce moment-là, une vingtaine de cours avec le pianiste et musicologue Philippe Baudoin. A cette même époque, quand il part en vacances, il écoute en boucle avec son walkman, une cassette sur laquelle se suivent Temperamental de Sidney Bechet, I'm confessin' that I love you par Erroll Garner, Les yeux noirs par Django Reinhardt et Carolina Shout par Fats Waller. A 12 ans, il est assez armé pour réaliser sa première tournée avec l'orchestre du joueur de washboard Gilbert Leroux. Deux ans plus tard, il tourne avec son grand-père. 


René Franc, clarinette, Jean-Baptiste Franc, piano et Olivier Franc, saxophone soprano, vers 1999, archives Olivier Franc.

La carrière de pianiste de jazz s'est lancée naturellement. En 2002, Jean-Baptiste enregistre son premier disque en trio avec Gilles Chevaucherie à la contrebasse et le batteur, notamment de Count Basie, Duffy Jackson. Jean-Baptiste devient l'une des pointures montantes des pianistes de jazz et en 2018, c'est la consécration : il est champion du monde de piano stride du concours international organisé par l’université Ole Miss à Oxford, Mississippi

 

 Pour le centenaire de la naissance d'Erroll Garner, Jean-Baptiste souhaitait rendre hommage au pianiste qu'il admire "pour son swing extraordinaire qu'il dégage en trio, pour sa liberté et sa richesse de mise en place rythmique, pour son lyrisme et l'inventivité mélodique de ses improvisations". Trois concerts, une répétition et une séance d'enregistrement avec le contrebassiste Yann Lou Bertrand et le batteur Mourad Benhammou ont suffi pour donner ce disque magnifique ! Il est composé de morceaux que Garner interprétait mais également de compositions de Jean-Baptiste Franc en passant par la musique de Frédéric Chopin et celle des Beatles avec Michelle-Yesterday mais aussi par la chanson française avec Que reste-t-il de nos amours de Charles Trénet ou bien encore par le gospel avec I believe-I thank you Lord, morceaux fétiches du pianiste Allan Tate que ce dernier a transmis à Jean-Baptiste.

Garner in my mind avec le contrebassiste Yann Lou Bertrand et le batteur Mourad Benhammou, Ahead, Socadisc, 2021.

 Ce petit joyau nous plonge dans le lyrisme garnerien. C'est un cadeau idéal pour les fêtes de fin d'année qui est à consommer sans modération dans ces périodes de morosité ! Le trio sera en concert à Paris le 12 décembre (complet) et le 16 janvier 2022 au Bateau Daphné, amarré face au n°11 quai Montebello à Paris dans le cinquième arrondissement.

 




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